dimanche 14 octobre 2012

AAH!

Excusez-moi de vous abandonner, sans nouvelles, pendant si longtemps.

En fait, je viens écrire juste pour vous dire que je suis toujours en vie, et pour vous shooter quelques nouveautés ou continuités de ma vie!

**Avec, en prime, quelques expressions françaises glissées au travers pour donner une couleur locale. Après mon week-end, mon cerveau n'a que du français de France à ressasser, haha!

-Théâtre: On fait une comédie musicale (!??). En fait, comme plusieurs n'étaient pas chauds à l'idée et que nous faisons, après tout, un cours de THÉÂTRE, (c'est-à-dire ni de danse, ni de chant), la prof a pensé à  un concept: Roméo et Juliette + West Side Story. On a la même histoire, mais d'un bord c'est un texte classique purement théâtral, et de l'autre, essentiellement des chansons cul-cul. Alors on va garder l'essentiel de la pièce (pas tout, pour avoir une durée de prestation n'excédant pas 1h15), en ajoutant chansons, danse et musique! Je pense que c'est un beau projet, même si ça peut sembler incongru: si on s'y met et qu'on y croit, on pourra y arriver, je crois!

-Danse contemporaine: Haha, je pense qu'il n'y a pas de groupe le mercredi finalement. Ça ira à une prochaine fois, hein!

-Cours d'allemand: la prof est vraiment sympa, et je pense que je vais pouvoir progresser oralement, même si je suis dans le groupe des moins avancés. Peut-être pourrai-je tenter le groupe avancé au prochain semestre?

-Scolaire: Semaine de ouf! J'avais des travaux dirigés et des travaux pratiques de bord en bord de mon horaire, complétés par diverses petites choses de la vie d'un Québécois en France. D'où mon manque de temps.

-Vie sociale: En fin de semaine, on s'est rendu à Hostens avec le monde de l'Astragale et la Fourmi, l'association dans laquelle je me suis embarqué. Nous étions une trentaine et c'était gavé bien: photographie de champignons, randonnée botanique et géologique, randonnée de canot avec visite de site protégés, fête en soirée, hébergement sur place (détails plus bas), VTT dans la forêt des landes autour des lacs artificiels avec exposés botaniques et zoologiques et puis exposé sur les oiseaux migrateurs. Maintenant, je connais beaucoup plus de monde sympa et j'ai un bassin de recrutement pour le projet!

-Le projet: Parler aux partenaires potentiels cette semaine, monter un budget grossier, rencontrer le responsable du développement durable, envoyer quelques milliers de mails, espérer rencontrer les gens qui pourront nous prêter un terrain... Déjà, ce n'est plus mon projet, mais celui d'un embryon d'équipe, qui devrait prendre forme d'ici 2-3 semaines. C'est tellement excitant!

-Note: mon questionnaire sur les habitudes éco-citoyennes est prêt! Je vais vous envoyer un courriel sous peu. Si jamais je vous oublie, s'il-vous-plaît, écrivez-moi pour que je vous le fasse passer (à vous ou votre famille ou vos amis, si vous êtes motivés!). Je dois faire passer le questionnaire à une vingtaine de personnes MINIMUM, idéalement d'horizons variés (c'est-à-dire pas 20 personnes de 4 familles différentes: les réponses seraient trop semblables). Je dois envoyer le questionnaire par mail d'une façon particulière pour que Gmail ne me bloque pas le message... Je vous enverrai donc la procédure -simple- avec le courriel. Vous devrez ensuite me renvoyer un fichier .txt contenant les réponses (qui seront codées), en me renvoyant le courriel. Merci d'avance!!

Pour le retour sur ma nuit à Hostens, je vais vous la narrer, ce sera plus drôle.

Gîte d'Hostens, chambre 01, 3h30 du matin environ: il fait froid. Je replace ma couette du mieux que je peux pour garder ma chaleur... J'allais quand même pas emmener un sleeping bag en France. Dans mes contractions encore engourdies par l'alcool, le lit craque, mon nez coule, ma chaleur s'évade. C'est là que, un peu misérable, je me rends à l'évidence: je dois aller aux toilettes.

Parenthèse. Nous avions canoté en après-midi. Je n'avais pas trop fait gaffe aux commentaires des autres «on sait tous comment ça va finir!» et je me disais que s'il y en a un qui n'allait pas commencer des petites guerres d'eau, c'était bien moi: j'allais simplement éviter les éclaboussures. Toutefois, cet après-midi-là, je me suis malencontreusement retrouvé à l'eau, mon canot étant curieusement le seul à avoir chaviré. Je dois dire que j'étais avec Emeric, celui qui avait passé le commentaire et qui du coup nous a fait chavirer pour éviter l'attaque de son ami, etc. J'aurai finalement contribué à l'effort de guerre moi aussi. Fin de la parenthèse.

Mes bobettes séchant près de moi, je suis nu dans ma couette pliée. Heureusement, ma co-chambreuse n'a pas remarqué, mais là, je dois m'aventurer dans le corridor. Je m'étire donc, pour aller chercher mes pantalons par terre, les poches pleines de clefs, monnaie et autres gogosses bruyantes. Je l'enfile donc, en faisant grincer le lit tout-à-fait subtilement, avant de vider mes poches par terre (pour voir leur contenu se disperser sur le plancher) et de pousser la porte de ma chambre jusqu'à ce que je sois dans le corridor. Détection de mes mouvements: les néons s'allument, mettant en évidence ma vision floue, mes lunettes étant restées dans la chambre. Marche rapide, toilette, retour. Toujours dans la lumière blafarde. Toujours dans le froid.

Je pose ma main sur la poignée, et l'araignée sort, de sous la porte. Ou non...

Je pose ma main sur la poignée, mouvement. Grosse ombre noire, tassée, pattue et floue, droit vers ma jambe gauche. La saloperie sortait de ma chambre. Une araignée charnue comme il ne s'en fait pas.

Le danger passé, je retourne à l'intérieur: elle sera le souci de quelqu'un d'autre. Gardant mon pantalon cette fois, je saute dans le lit dans un ultime grincement et me cale dans ma couette retrouvant un peu de chaleur, encore frissonnant de cette expérience dégoûtante. Je devrai vérifier mes choses une à une demain...

Je referme les yeux, je respire. C'est fini, et je laisse ma fatigue me revenir, ne gardant de  mon expérience que le cœur battant plus vivement.

Puis, vint le hurlement. Le premier surprend. Confus, dormais-je? Alors que je voudrais évaluer la possibilité d'avoir rêvé, il reprend. On assassine un homme. Encore un autre cri, déchirant, cinglant. C'est la peur, pure, la douleur et l'horreur. Non, c'est une terreur nocture, ça ne peut Et un autre, en decrescendo, avec un son indistinct à la fin. Puis, le silence.

Silence... Ça y est, il s'est vidé de son sang. Quelqu'un va-t-il se lever? Va-t-on entendre quelqu'un le rassurer? Pourquoi ne suis-je pas à sa chambre en train de lui prodiguer les premiers soins?

Dans un bruit blanc assourdissant, mes pensées s'emmêlent et se figent, et je coule comme une roche, inerte, dans un sommeil profond.

Mathieu