mercredi 16 janvier 2013

Comment initier un potager étudiant, ou La bureaucratie française.

Je reviens déjà vous donner des nouvelles de moi!

D'abord, laissez-moi vous dire que l'hiver bordelais n'en est pas un. C'est simplement un remake du déluge. Mes amis organisent un café-débat samedi et misent, pour attirer le monde, sur le fait qu'on sera «au chaud». Je dis qu'au moins on sera «au sec».

Sinon ma session vient tout juste de recommencer. Les premiers cours sont de la pure révision de concepts qu'on a vu à l'université (même pour les Français), mais je crois qu'en bout de ligne, ça risque d'être plus intéressant que ma première session. En tout cas, je ne me ferai pas prendre à la dernière minute cette fois. J'ai appris!

Hier, j'ai eu mon premier cours de dégustation des vins de Bordeaux. C'est dans la bâtisse du CIVB dans le coeur historique de Bordeaux (classé à l'UNESCO), dans une salle située à l'étage (pour ceux qui connaissent la bâtisse). Elle est super chaleureuse, avec des places séparées par des petits paravents semi-transparents pour assurer l'intimité (utile quand vient le temps de cracher), avec une lampe et un mini-lavabo pour chaque personne, avec vue sur les Quinconces. Les cours durent deux heures, aussi étais-je surpris de constater que le temps passait vite et qu'après 1h30, on était encore à parler des bases, sans avoir vu, senti ou goûté la moindre goutte de quoi que ce soit. Je pouvais cependant me fier à la prof, qui nous avait averti qu'elle débordait parfois. Finalement, on a pu sentir 4 échantillons d'arômes des vins que nous devions identifier (citron, poivre, cassis et noisette grillée), goûter à des solutions tour à tour sucrées (à la limite de la perception), acides (à l'acide tartrique, le principal acide des vins), amères (quinine, retrouvée dans les agrumes, surtout chez le pamplemousse) et âpres (tannins provenant de bois torréfié), avant de goûter à trois vins, soit un Bordeaux clairet, un Bordeaux supérieur (rouge) et un Premières côtes de Bordeaux (liquoreux). En somme, de très bons vins, naturellement. En fin de compte, la séance a duré trois grosses heures!! C'était super intéressant, et j'ai hâte à la suite!

Maintenant, venons-en au coeur du sujet. Hier soir, le président de l'Astragale et la fourmi, Clément, me contacte sur Facebook. «Le message peut pas être envoyé pour des questions de sécurité.»

Le «message», c'était l'invitation officielle pour la première réunion du jardin que j'envoyais aux trois années de notre licence. Une dame des Loisirs et Communications (avec qui j'ai travaillé au projet 3B) devait envoyer la lettre à la présidence qui la validerait et l'enverrait par la suite aux étudiants concernés. Quelle ne fut pas ma colère de lire ces mots que m'envoyait Clément. Après avoir traité la présidence de noms et après avoir chialé sur le processus, il me dit que c'est un problème mineur et transitoire (c'est un petit comique). Pour en avoir le coeur net (et après avoir passé une nuit un peu agitée), je me suis rendu au bureau d'Anne (la dame des Loisirs et Communications) pour avoir la version officielle. Avant de continuer, je veux préciser que cette madame est vraiment super, elle est du bord des étudiants et n'hésite pas à donner de son temps pour nous aider, pour contacter les gens «compétents», etc.

Elle m'a donc expliqué que la présidence avait dit «Oh ho! Tout cela ne semble pas très officiel! Nous voulons une signature». Anne a donc contacté Jean (celui qui nous a donné le terrain), qui a produit cette signature officielle dans la journée. Mais cela n'était pas tout, car il y avait la fameuse question de sécurité. Comme le Haut-Carré (le domaine sur lequel le potager est situé) ferme vers 20h et quelques sur semaine et demeure fermé la fin de semaine, il nous faut des «accès». Peu importe si le jardinier qui nous parraine les a, peu importe si on n'y travaille que sur semaine, la présidence refusera de faire passer TOUT message, tant qu'elle n'aura pas réglé cette question. Selon Anne, c'est une affaire d'une à deux semaines, et je me dis que si on doit se faire poser des bâtons dans les roues, c'est mieux en hiver que lors du début des travaux!

Alors c'est ça, et pour citer Anne, «c'est à se cogner la tête contre les murs». Elle ne m'a pas caché sa honte devant le fait que le grand stéréotype français de la lourdeur administrative se révélait au grand jour (je réalise que Goscinny n'aura même pas eu besoin d'exagérer pour sa maison qui rend fou). Quant à moi, je n'ai pas hésité à la remercier pour ce qu'elle faisait pour moi, et que j'appréciais beaucoup de savoir des gens qui m'appuient dans les démarches difficiles.

Le résultat, c'est qu'on aura beaucoup moins de publicité pour la réunion de lundi, mais ce n'est que partie remise. Tout le monde qui le souhaitera pourra mettre les mains à la terre dès que l'administration se sera repue de signatures officielles autres courbettes bureaucratiques.

Mathieu

mercredi 9 janvier 2013

Bonne année!

Suite à la demande de plusieurs, mais surtout au départ de ma famille pour le Québec, dont je m'ennuie, je retourne sur mon blogue pour vous mettre au courant des dernières semaines!

C'est de la faute aux examens.

Comme j'ai été un mauvais étudiant cette session-ci (je suis en voyage, après tout!), je n'ai pas étudié de la session, mais uniquement rendu à 2 semaines des -uniques- examens. J'ai donc cessé d'exister, sauf pour ma chambre, mes notes et mon ordinateur portable. J'ai tout de même trouvé le temps de planter des arbres avec le projet 3B, mais c'était au détriment de l'étude que je devais faire.

Mes examens se sont déroulé tantôt bien, tantôt mal, mais au final, j'ai espoir de passer dans tous mes cours. Cela dit, les examens sont très difficiles, d'une part parce qu'ils sont récapitulatifs, et d'une autre, parce qu'ils sont faits comme ça. Par exemple, en physiologie animale, on avait vu quatre sujets dans la session, avec trois professeurs différents: le système cardiovasculaire, la digestion, le système musculaire et la reproduction. Il fallait donc étudier ces quatre matières, alors qu'il n'y en avait que deux à l'examen. Par exemple, pour le sujet de reproduction (sujet qui est justement tombé à l'examen...), l'étude devait servir à être capable de redonner le cours entièrement. La prof ne posait même pas de question, elle écrivait «La GnRH, sa structure, son mode de production, son mode d'action, les organes ciblés, et ses modes de régulation. Un schéma serait le bienvenu.» Alors il faut ni plus ni moins, pour se dire prêt, être capable de redonner le cours en entier, prêt à toute éventualité. Ce qui n'est pas dit dans l'histoire, c'est que la prof elle-même préférait lire des textes subtilement tirés de Wikipedia, plutôt que de composer elle-même son cours.

Pour le projet, ça a beaucoup avancé, même si on pourrait croire que tout le travail que j'ai fourni après 2 mois et demi n'a servi à rien: nous avons un emplacement de jardin pour les étudiants! À force de s'essayer, il y a enfin un monsieur qui s'est décidé à nous laisser un bout de terrain derrière l'université. Ça avait l'air tellement facile et niaiseux, c'en est déconcertant: le monsieur en question n'a même pas eu besoin de voir le terrain qu'on avait délimité! À partir de maintenant, donc, je vais réunir du monde et on va commencer à travailler sur ça. Ça devrait me garder occupé, considérant qu'en plus, je devrais commencer à étudier mes cours dès le début !!

Après les examens, finalement, il y a eu, bien sûr, la préparation pour les deux semaines en famille, suivie de leur arrivée.

C'était un super beau voyage, je pense. Ils ont affirmé avoir beaucoup aimé, et je suis du même avis. On a visité plusieurs endroits que j'avais déjà faits, en plus de quelques nouveaux, qui étaient très bien. On a bu beaucoup de vin, j'ai fait beaucoup de canelés (j'ai hâte de vous en faire, maudit que c'est bon!) et d'autre popote.

Je leur laisserai le soin de vous raconter toutes les péripéties!

Je vous souhaite donc une bonne année 2013!
À bientôt,
Mathieu